Psychologie & Thérapie

Qu’est-ce que le béhaviorisme en psychologie ? Définition, théories

Le béhaviorisme est la théorie selon laquelle la psychologie humaine ou animale peut être étudiée objectivement par le biais d’actions observables (comportements). Ce domaine d’étude est né en réaction à la psychologie du XIXe siècle, qui utilisait l’auto-examen de ses pensées et de ses sentiments pour étudier la psychologie humaine et animale.

Principaux points à retenir : Behaviorisme

  • Le béhaviorisme est la théorie selon laquelle la psychologie humaine ou animale peut être étudiée objectivement par le biais d’actions observables (comportements), plutôt que par des pensées et des sentiments qui ne peuvent être observés.
  • Les figures influentes du béhaviorisme comprennent les psychologues John B. Watson et B.F. Skinner, qui sont associés au conditionnement classique et au conditionnement opérant, respectivement.
  • Dans le conditionnement classique, un animal ou un humain apprend à associer deux stimuli l’un à l’autre. Ce type de conditionnement implique des réponses involontaires, telles que des réponses biologiques ou émotionnelles.
  • Dans le conditionnement opérant, un animal ou un humain apprend un comportement en l’associant à des conséquences. Cela peut se faire par le biais d’un renforcement positif ou négatif, ou d’une punition.
  • Le conditionnement opérant est encore utilisé dans les salles de classe aujourd’hui, bien que le behaviorisme ne soit plus le mode de pensée dominant en psychologie.

 

Histoire et origines

Le béhaviorisme est apparu en réaction au mentalisme, une approche subjective de la recherche utilisée par les psychologues dans la seconde moitié du XIXe siècle. Dans le mentalisme, l’esprit est étudié par analogie et en examinant ses propres pensées et sentiments – un processus appelé : introspection. Les observations mentalistes étaient considérées comme trop subjectives par les behavioristes, car elles différaient considérablement d’un chercheur à l’autre, ce qui conduisait souvent à des résultats contradictoires et irréprochables.

Il existe deux principaux types de behaviorisme : le behaviorisme méthodologique, fortement influencé par les travaux de John B. Watson, et le behaviorisme radical, dont le psychologue B.F. Skinner a été le pionnier.

 

Comportementalisme méthodologique

En 1913, le psychologue John B. Watson publie l’article qui sera considéré comme le manifeste des débuts du behaviorisme : « La psychologie telle que la conçoit le behavioriste ». Dans cet article, Watson rejetait les méthodes mentalistes et détaillait sa philosophie sur ce que devrait être la psychologie : la science du comportement, qu’il appelait  » behaviorisme.  »

Il convient de noter que, bien que Watson soit souvent considéré comme le « fondateur » du behaviorisme, il n’a pas été le premier à critiquer l’introspection, ni le premier à défendre des méthodes objectives pour étudier la psychologie. Après l’article de Watson, cependant, le behaviorisme s’est progressivement imposé. Dans les années 1920, un certain nombre d’intellectuels, y compris des personnalités réputées telles que le philosophe et futur prix Nobel Bertrand Russell, ont reconnu l’importance de la philosophie de Watson.

 

Le béhaviorisme radical

Parmi les behavioristes qui ont suivi Watson, le plus connu est peut-être B.F. Skinner. Contrairement à de nombreux autres behavioristes de l’époque, les idées de Skinner étaient axées sur les explications scientifiques plutôt que sur les méthodes.

Skinner croyait que les comportements observables étaient des manifestations extérieures de processus mentaux invisibles, mais qu’il était plus pratique d’étudier ces comportements observables. Son approche du behaviorisme consistait à comprendre la relation entre les comportements d’un animal et son environnement.

 

Conditionnement classique et conditionnement opérant

Les behavioristes pensent que les humains apprennent des comportements par le biais du conditionnement, qui associe un stimulus dans l’environnement, tel qu’un son, à une réponse, telle que ce que fait un humain lorsqu’il entend ce son. Les études clés du behaviorisme montrent la différence entre deux types de conditionnement : le conditionnement classique, associé à des psychologues comme Ivan Pavlov et John B. Watson, et le conditionnement opérant, associé à B.F. Skinner.

 

Conditionnement classique : Les chiens de Pavlov

L’expérience des chiens de Pavlov est une expérience très connue impliquant des chiens, de la viande et le son d’une cloche. Au début de l’expérience, on présentait de la viande aux chiens, ce qui les faisait saliver. En revanche, lorsqu’ils entendent une cloche, ils ne salivent pas.

Pour l’étape suivante de l’expérience, les chiens ont entendu une cloche avant qu’on leur apporte de la nourriture. Au fil du temps, les chiens ont appris que le tintement d’une cloche signifiait de la nourriture, et ils ont commencé à saliver en entendant la cloche, même s’ils n’avaient pas réagi aux cloches auparavant. Grâce à cette expérience, les chiens ont progressivement appris à associer le son d’une cloche à de la nourriture, même s’ils n’avaient pas réagi aux cloches auparavant.

L’expérience des chiens de Pavlov démontre le conditionnement classique : le processus par lequel un animal ou un humain apprend à associer deux stimuli auparavant sans rapport l’un avec l’autre. Les chiens de Pavlov ont appris à associer la réponse à un stimulus (saliver à l’odeur de la nourriture) à un stimulus « neutre » qui ne suscitait auparavant aucune réponse (la sonnerie d’une cloche).

 

Conditionnement classique : Le Petit Albert

Dans une autre expérience qui a démontré le conditionnement classique des émotions chez l’homme, le psychologue J.B. Watson et son étudiante diplômée Rosalie Rayner ont exposé un enfant de 9 mois, qu’ils ont appelé « Petit Albert », à un rat blanc et à d’autres animaux à fourrure, comme un lapin et un chien, ainsi qu’à du coton, de la laine, des journaux en feu et d’autres stimuli, qui n’ont pas effrayé Albert.

Plus tard, cependant, Albert a été autorisé à jouer avec un rat de laboratoire blanc. Watson et Rayner ont alors émis un son fort avec un marteau, ce qui a effrayé Albert et l’a fait pleurer. Après avoir répété cette expérience plusieurs fois, Albert est devenu très angoissé lorsqu’on lui a présenté uniquement le rat blanc. Cela montre qu’il avait appris à associer sa réponse (avoir peur et pleurer) à un autre stimulus qui ne l’avait pas effrayé auparavant.

 

Conditionnement opérant : Les boîtes de Skinner

Le psychologue B.F. Skinner a placé un rat affamé dans une boîte contenant un levier. En se déplaçant dans la boîte, le rat appuyait de temps en temps sur le levier, découvrant ainsi que la nourriture tombait lorsqu’on appuyait sur le levier. Au bout d’un certain temps, le rat a commencé à courir droit vers le levier lorsqu’il était placé à l’intérieur de la boîte, ce qui laisse penser que le rat avait compris que le levier signifiait qu’il allait recevoir de la nourriture.

Dans une expérience similaire, un rat a été placé dans une boîte de Skinner dont le sol était électrifié, ce qui le mettait mal à l’aise. Le rat a découvert qu’en appuyant sur le levier, le courant électrique s’arrêtait. Après un certain temps, le rat a compris que le levier signifiait qu’il ne serait plus soumis à un courant électrique, et il a commencé à courir droit vers le levier lorsqu’il était placé dans la boîte.

L’expérience de la boîte de Skinner démontre le conditionnement opérant, dans lequel un animal ou un humain apprend un comportement (par exemple, appuyer sur un levier) en l’associant à des conséquences (par exemple, laisser tomber une boulette de nourriture ou arrêter un courant électrique.) Les trois types de renforcement sont les suivants :

  • Renforcement positif: Lorsque quelque chose de bon est ajouté (par exemple, une boulette de nourriture tombe dans la boîte) pour enseigner un nouveau comportement.
  • Renforcement négatif: Lorsque l’on supprime une mauvaise chose (par exemple, l’arrêt d’un courant électrique) pour enseigner un nouveau comportement.
  • Punition: Lorsque l’on ajoute quelque chose de mauvais pour apprendre au sujet à cesser un comportement.

 

Influence sur la culture contemporaine

Le béhaviorisme est toujours présent dans les salles de classe modernes, où le conditionnement opérant est utilisé pour renforcer les comportements. Par exemple, un enseignant peut donner un prix aux élèves qui réussissent un test ou punir un élève qui se comporte mal en le mettant en retenue.

Bien que le behaviorisme ait été la tendance dominante de la psychologie au milieu du 20e siècle, il a depuis perdu de sa force au profit de la psychologie cognitive, qui compare l’esprit à un système de traitement de l’information, comme un ordinateur.

 

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